L’aménagement durable au cœur des enjeux territoriaux
Le programme des Rives du Bohrie à Ostwald est une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) initiée par l’Eurométropole de Strasbourg. En 2011, l’Eurométropole de Strasbourg, alors à la recherche d’un concessionnaire, lance un appel d’offre et confie à Crédit Mutuel Aménagement Foncier et à Nexity Foncier Conseil le développement de ce territoire de 55 hectares pour une durée de 15 ans. L’intégration du projet d’aménagement dans l’environnement naturel et le respect de la sensibilité écologique et paysagère du site sont les axes majeurs de ce nouveau quartier situé au sein de la trame verte et bleue métropolitaine.
Une étude d’impact sur l’environnement révélatrice
Au lancement de tous les grands projets, il est obligatoire de réaliser une évaluation environnementale qui permet d’analyser et de justifier les choix retenus au regard des enjeux identifiés. Pour Les Rives du Bohrie à Ostwald, cette étude d’impact a été réalisée par la société Oréade-Brèche qui a notamment mis en évidence la présence d’espèces protégées sur le site : des crapauds verts !
« Sur cette ZAC, il y a une zone de compensation de forêt qui avait été créée lors de l’arrivée du tramway. C’est dans cette forêt de renaturation, autour des mares, que se sont installés les crapauds verts. Ils pondaient leurs œufs dans les mares de la forêt chaque printemps et restaient nichés dans les jardins familiaux du site en hiver » explique Amélie Rolet, chargée d’affaires pour l’agence Crédit Mutuel Immobilier de Strasbourg.
Comme le veut la doctrine, lorsqu’une espèce protégée est détectée sur un site, il a été appliqué la démarche « éviter, réduire, compenser » (ERC) : éviter les atteintes à l’environnement, réduire celles qui n’ont pas pu être suffisamment évitées et compenser les effets qui n’ont pu être ni évités, ni réduits. Le Crédit Mutuel Aménagement Foncier, accompagné de ses prestataires, a donc mis en place des mesures en accord avec la démarche ERC pour la protection des crapauds verts d’Ostwald, en déplaçant les jardins familiaux (zone de protection) et en créant de nouvelles mares propices à la reproduction.
Un chantier agile et attentif aux espèces protégées
Évidemment, la protection d’une espèce demande aussi une attention particulière pendant les travaux. « Il a fallu adapter nos méthodes de réalisation pour protéger la faune pendant l’aménagement du site. Nous avons installé des barrières et des filets de protection tout autour des chantiers pour bloquer l’accès aux crapauds. Nous avons aussi demandé à l’ensemble des entreprises travaillant sur place d’éviter de créer des mares temporaires par des mouvements de terres. Un comité de pilotage se réunit une fois par an pour évaluer les impacts de l’aménagement sur la population de crapauds verts, les mesures sont adaptées en conséquence. Par exemple fin 2021, nous nous sommes même demandés s’ils n’arrivaient pas à monter les filets. Les mesures mises en place sont en constante évolution et nous sommes très vigilants » confie Amélie Rolet.
Le quartier des Rives du Bohrie a donc été conçu en protégeant les écosystèmes existants, mais avant tout par l’interrogation sur les possibilités d’une nature urbaine. L’installation d’espaces plantés avec des identités végétales variées selon les conditions de mise en eau (liée à l’inondabilité du site et à la gestion des eaux pluviales) ont permis de faire émerger de nouveaux modes de vie en milieu naturel. Le projet d’urbanisation a modelé le site de façon à créer des continuités, par le biais de couloirs ou de corridors écologiques, améliorant la fragmentation des poches naturelles et permettant ainsi à un biotope de s’installer, au profit du monde végétal et animal. Un nouveau paysage en découle au profit des habitants et des usagers de ce futur quartier.