Recréer de la biodiversité
« Depuis plusieurs années, nos opérations d’aménagement de terrains à bâtir imposent des espaces non construits pour récréer une certaine biodiversité », affirme Hugues Beslin, directeur adjoint de Crédit Mutuel Aménagement Foncier. Cela se traduit notamment par une collaboration avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), afin de créer des passages pour la faune entre les clôtures des maisons. Limiter les murs participe au respect de la biodiversité. « Nous essayons d’imposer soit l’absence de clôture, soit des clôtures végétalisées avec des essences variées. Nous interdisons les cultures monotypiques de type thuyas ou lauriers », précise-t-il.
L’agriculture urbaine, avec la mise en place de jardins partagés et la plantation d’arbres fruitiers par exemple, est aussi encouragée par les aménageurs. Cela permet notamment d’établir des circuits courts au sein des opérations et participe à la création de ville durable, respectueuse de l’environnement.
Récupérer, utiliser et traiter les eaux pluviales
Le respect de l’environnement dans les opérations immobilières passe aussi par certaines actions, comme donner des cuves de récupération d’eau de pluie aux habitants. « En achetant le terrain, les acquéreurs doivent installer cette cuve de 3 000 à 4 000 litres, avec une pompe intégrée. L’eau de pluie sera ensuite utilisée pour arroser le jardin ou laver la voiture par exemple, ce qui permet d’éviter d’utiliser de l’eau potable », indique Hugues Beslin.
Le sujet de la gestion des eaux pluviales est en effet largement pris en compte dans les opérations immobilières « L’eau est traitée par la lumière avant d’être rejetée, et nous mettons systématiquement des séparateurs à hydrocarbures. »
Être le plus vertueux possible en matière de construction
Pour construire une ville durable, certains aménageurs vont au-delà des normes environnementales existantes. « Nous essayons d’être plus vertueux que la réglementation thermique (RT) en vigueur », indique Hugues Beslin. L’aménageur qui viabilise un terrain, puis le revend à un promoteur par exemple, peut en effet exiger une consommation d’énergie et une empreinte carbone les plus faibles possibles pour la construction qui prendra place sur la parcelle. Il peut par exemple imposer un pourcentage de matériaux bio-sourcés, comme du bois ou de la paille. L’appel d’offres se fera ainsi en fonction de ces critères.
Les éco-quartiers, des projets construits en concertation
Sur d’importantes opérations immobilières, le label éco-quartier peut être obtenu. « C’est un engagement de notre part sur un projet social, d’économie circulaire et de lutte contre le changement climatique. Un contrôle est effectué par l’État », fait savoir Hugues Beslin.
Ces éco-quartiers ont notamment pour but de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ils sont élaborés en concertation avec les collectivités, les riverains et les acquéreurs. Une « co-construction » bienvenue car « un important travail de sensibilisation est à effectuer auprès des acquéreurs sur les questions environnementales », estime-t-il.